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Page:Sand - La Daniella 2.djvu/239

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bonne passe, en t’engageant à montrer aux amis qui te comblent, la reconnaissance que tu leur dois.

Il nous quitta sans nous permettre de l’accompagner au-delà de la porte. Il voulait voir le curé de Frascati et faire notre paix avec lui, comme il l’avait faite à Rome avec les cardinaux. Puis il voulait quitter Rome aussi vite que possible.

« J’y mourrais, disait-il, si j’étais forcé d’y passer un jour de plus. »

Et il était bien évident pour moi qu’avec sa nostalgie si prompte et son franc parler si peu diplomatique, il n’avait rien de mieux à faire que de se presser de partir.

. . . . . . . . . . . . . . .

Mondragone, 5 juin.


Je fus, cependant, vivement ému de le perdre sitôt, car il avait été aussi bon que de coutume, et, en outre, d’une douceur et d’une indulgence dont je n’espérais pas si aisément le retour. Il y avait, dans ce dernier fait, beaucoup du désir de s’en aller, et d’autres raisons qui m’ont été expliquées plus tard.

Nous venons de passer huit jours de délices dans notre solitude. Daniella n’est nullement malade de sa grossesse, et nous avons profité de quelques beaux jours entremêlés de jours de pluie et d’orage, pour aller nous promener ensemble autour des lacs. Je donne la préférence au petit lac Némi, dont le cadre n’est guère plus grandiose que celui du lac Albano, mais dont les rives sont adorablement jolies. Il y avait là, le long d’une coulée de roches sombres, un temple dédié à Diane Nemorina, dont les itinéraires assurent qu’il ne reste aucune trace, un tremblement de terre ayant