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Page:Sand - La Daniella 2.djvu/259

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vite ; j’avais été fou ! Je méritais donc une punition et je l’ai subie. À présent je n’en crains plus d’autre, je n’en mériterai plus. Notre amour nous sanctifiera et chassera le mauvais esprit qui rôde autour des cœurs heureux. Nous ferons de notre passion une religion et une vertu. N’est-ce pas déjà fait ? N’ai-je pas été bien inspiré de braver pour toi tous les reproches et de briser tous les obstacles, de refuser les dons de la richesse et de vouloir être tout pour toi, à moi tout seul ? Tu vois bien que Dieu nous pardonne et nous bénit, puisque je suis sorti de tous mes dangers, et que tout ce que j’ai demandé au ciel se réalise : toi, un enfant, du travail et de la dignité !

Elle essuya ses larmes, et, gagnée par ma foi, elle remercia Dieu avec enthousiasme.

Non, je ne crois pas qu’elle redevienne le jouet de la violence de ses instincts. Je lui ai dit ce que je pense ; je ne la crains pas, cette femme que j’adore. Je sens que je l’amènerai doucement à combattre l’impétuosité de ses premières impressions, et que je lui apprendrai à être heureuse.

Nous nous remettions en route pour Tusculum lorsque Brumières cria après nous et accourut pour nous accompagner, en nous faisant part de son triomphe.




LIV


Il venait de Rocca-di-Papa, où il avait trouvé des témoins et pris connaissance des circonstances nécessaires au succès de son entreprise. Quand il eut bien bavardé, il s’aperçut