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Page:Sand - La Daniella 2.djvu/306

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CONCLUSION.


Ici se termine le journal de Jean Valreg. Des occupations assidues, la peinture dont il était chargé, les études musicales qu’il continuait avec sa femme, les promenades nécessaires à la santé de l’un et de l’autre, et les visites fréquentes à la villa Taverna, où lord et lady B*** passèrent l’été, rendirent si difficile le surcroît de besogne que je lui avais imposé, qu’il me demanda la permission de s’en tenir à de simples lettres de temps en temps. Voici le résumé de sa situation à l’automne de la même année.

L’événement tragique de la befana n’avait pas éveillé le moindre soupçon, malgré l’absence indéfinie de la Vincenza. Felipone n’avait pas fait semblant de chercher sa femme. À ceux qui le questionnaient, il répondait qu’il était becco, beccone, becco cornuto ; et il riait ! La disparition de la Vincenza coïncidant avec celle de Brumières, que personne n’avait vu partir, on ne doutait pas qu’il n’eût enlevé la fermière, dont les relations avec lui n’étaient un secret pour personne.

Les annexes de l’immense villa continuaient à dégringoler dans le ravin. Le pavillon central était toujours solide et s’embellissait de fresques et de lambris. Le casino était devenu une demeure délicieuse de fraîcheur, de poésie et de gaieté pour le modeste ménage. Les visites n’y manquaient pas. La curiosité qu’inspirait ce couple amoureux niché dans une ruine en attirait bien quelques-unes dont on se fût passé ; mais cette curiosité était bienveillante et le soir y mettait fin. Le dîner et la veillée tête à tête, au sein