Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/146

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son père, son mari ou son frère aîné, elle sait bien que c’est pour le soigner et le servir ; mais c’est à lui de savoir qu’il faut payer ça par de l’amitié, de la confiance et du respect.

— Vous parlez comme un ange, ma chère cousine, dit Octave surpris de trouver tant de fond et de délicatesse chez une fille des champs. Mais le monde où vous vivez est plus sérieux et meilleur que le nôtre. Dans le nôtre, on a de l’esprit. C’est un grand mal, j’en conviens, car avec l’esprit il y a toujours plus ou moins de méchanceté ; mais les femmes du monde s’ennuieraient avec nous si nous étions parfaits ; elles ne sont point parfaites elles-mêmes… tant s’en faut !

— Voilà que vous dites du mal de votre cousine, sans avoir l’air d’y toucher !…

— Eh bien, ma foi, oui ! disons-en un peu de mal, ça me soulagera. Ma cousine est romanesque… Ah ! vous ne savez pas ce que c’est, n’est-ce pas ? Tant mieux pour vous ! l’homme que vous aimerez peut-être, malgré vos résolutions, sera bien heureux ! vous ne lui demanderez pas l’impossible, vous ! vous