Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/236

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— Ma foi, tu n’as pas tort ! répondit Octave, qui, se sentant de mieux en mieux disposé, commençait à apprécier le charme de l’oasis. C’est décidément très-joli ici, et ton père a bien raison de ne pas couper ses arbres ; car il ne compte pas les couper ?

— Oh ! il n’y a pas de risque ! Il a dit que personne n’y toucherait avant que la Margot soit mariée, parce que ce sera sa dot. Savez-vous que, dans ce temps-là, il y en aura pour une dizaine de mille francs s’ils continuent à profiter comme ils profitent ?

— Peste ! comme tu connais les affaires, toi ! Et ta dot, tu sais sans doute où on la prendra ?

— Oui, je le sais, on la prendra là-haut.

— Dans la tour ?

— Non, derrière la tour ! On a bien demandé à mon père d’abattre la tour pour lui acheter les pierres de taille, parce qu’on n’en a pas de bonnes dans le pays ; mais il a dit comme ça ; « Quand toutes nos pierres seront vendues et la tour mangée, elle ne repoussera pas. Il vaudrait mieux retrouver la carrière d’où on l’a tirée. » Les gens se sont mo-