Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/54

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river là comme partout, le dernier, et de passer inaperçu.

Hortense, toujours appuyée sur le bras d’Octave, se trouva auprès du banc d’œuvre et put voir de près les deux personnages qui avaient attiré de loin ses regards. Elle fut encore plus frappée de l’air de fierté mélancolique qui caractérisait M. Sylvain de Germandre et de la dignité calme de sa compagne. En ce moment, les yeux du chevalier rencontrèrent ceux d’Hortense et se baissèrent aussitôt. Je crois que le brave homme avait rougi ni plus ni moins qu’une jeune fille ; et, par un contraste remarquable et pourtant très-logique, la belle paysanne, qu’Octave regardait effrontément, ne se troubla en aucune façon et ne daigna pas faire la moindre attention à lui. Elle parla bas avec les enfants, puis elle s’assit entre eux, rabattit son voile d’étamine noire sur sa coiffe blanche et parut insensible à tout ce qui se passait autour d’elle.

Quand toutes les aspersions furent terminées, le chevalier se leva, et, suivi de sa famille, il accomplit à son tour le rite funéraire. Hortense, qui s’éloignait,