Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/86

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— Il faut vous en contenter et me payer de la même monnaie. Je ne vous réclame que ce qui m’est dû.

Octave mordit sa moustache et faillit répondre avec aigreur ; mais il prit le temps de la réflexion et se ravisa. On pouvait se contenter de l’amitié dans le mariage, et la vraie question, c’était le mariage.

— Question de délicatesse avant tout, lui dit-il continuant tout haut sa pensée ; nous pouvons hériter tous les deux, ou nous pouvons n’hériter ni l’un ni l’autre. Alors la question reste ce qu’elle est aujourd’hui, c’est-à-dire qu’elle est réservée, comme disent les diplomates. Mais, si l’un de nous hérite, et si c’est moi ?…

— Si c’est vous, je m’en réjouirai de tout mon cœur ; mais si c’est moi ?…

— Je me retire avec la fierté et la discrétion qui conviennent à un homme sans ressources vis-à-vis d’une femme trop opulente ; ça va sans dire.

— Et moi qui serais, à peu de chose près, dans la même position vis-à-vis de vous si vous héritiez, j’aurais la même fierté, je vous prie de le croire. Je