Page:Sand - La Mare au Diable.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


XV

LE RETOUR À LA FERME



Au bout d’un quart d’heure ils avaient franchi les brandes. Ils trottaient sur la grand-route, et la Grise hennissait à chaque objet de sa connaissance. Petit-Pierre racontait à son père ce qu’il avait pu comprendre dans ce qui s’était passé.

— Quand nous sommes arrivés, dit-il, cet homme-là est venu pour parler à ma Marie dans la bergerie où nous avions été tout de suite, pour voir les beaux moutons. Moi, j’étais monté dans la crèche pour jouer et cet homme-là ne me voyait pas. Alors il a dit bonjour à ma Marie et il l’a embrassée.

— Tu t’es laissé embrasser, Marie ? dit Germain tout tremblant de colère.

— J’ai cru que c’était une honnêteté, une coutume de l’endroit aux arrivées, comme, chez vous, la grand-mère embrasse les jeunes filles qui entrent à son ser-