Page:Sand - La Mare au Diable.djvu/176

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le fossoyeur.


Hélas ! mon Dieu, où irons-nous faire cuire notre gibier ? c’est bien peu de chose pour tant de monde que nous sommes ; et, d’ailleurs, nous n’avons ni feu ni lieu. À cette heure-ci toutes les portes sont fermées, tout le monde est couché ; il n’y a que vous qui fassiez la noce dans votre maison, et il faut que vous ayez le cœur bien dur pour nous laisser transir dehors. Ouvrez-nous, braves gens, encore une fois ; nous ne vous occasionnerons pas de dépenses. Vous voyez bien que nous apportons le rôti ; seulement un peu de place à votre foyer, un peu de flamme pour le faire cuire, et nous nous en irons contents.


le chanvreur.


Croyez-vous qu’il y ait trop de place chez nous et que le bois ne nous coûte rien ?


le fossoyeur.


Nous avons là une petite botte de paille pour faire le feu, nous nous en contenterons ; donnez-nous seulement la permission de mettre la broche en travers de votre cheminée.


le chanvreur.


Cela ne sera point ; vous nous faites dégoût et point de pitié. M’est avis que vous êtes ivres, que vous