pointé vers les matrones attentives. Le fossoyeur chantait quelque chose de si vieux, que son adversaire l’avait oublié, ou peut-être qu’il ne l’avait jamais su ; mais aussitôt les bonnes commères nasillaient, d’une voix aigre comme celle de la mouette, le refrain victorieux ; et le fossoyeur, sommé de se rendre, passait à d’autres essais.
Il eût été trop long d’attendre de quel côté resterait la victoire. Le parti de la fiancée déclara qu’il faisait grâce à condition qu’on offrirait à celle-ci un présent digne d’elle.
Alors commença le chant des livrées sur un air solennel comme un chant d’église.
Les hommes du dehors dirent en basse-taille à l’unisson :
Ouvrez la porte, ouvrez,
Marie, ma mignonne,
J’ons de beaux cadeaux à vous présenter.
Hélas ! ma mie, laissez-nous entrer.
À quoi les femmes répondirent de l’intérieur, et en fausset, d’un ton dolent :
Mon père est en chagrin, ma mère en grand-tristesse.
Et moi je suis fille de trop grand-merci
Pour ouvrir ma porte à cette heure ici.
Les hommes reprirent le premier couplet jusqu’au quatrième vers, qu’ils modifièrent de la sorte :
J’ons un beau mouchoir à vous présenter.