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la petite fadette

conscience. Il courut après elle, et la rattrapant par sa cape :

— Voyons, Fanchon Fadet, lui dit-il, il faut que cette affaire-là s’arrange et se finisse entre nous. Tu es mécontente de moi, et je ne suis pas bien content de moi-même. Il faut que tu me dises ce que tu souhaites, et pas plus tard que demain je te l’apporterai.

— Je souhaite ne jamais te voir, répondit la Fadette très durement ; et n’importe quelle chose tu m’apporteras, tu peux bien compter que je te la jetterai au nez.

— Voilà des paroles trop rudes pour quelqu’un qui vous offre réparation. Si tu ne veux point de cadeau, il y a peut-être moyen de te rendre service et de te montrer par là qu’on te veut du bien et non pas du mal. Allons dis-moi ce que j’ai à faire pour te contenter.

— Vous ne sauriez donc me demander pardon et souhaiter mon amitié ? dit la Fadette en s’arrêtant.

— Pardon, c’est beaucoup demander, répondit Landry, qui ne pouvait vaincre sa hauteur à l’endroit d’une fille qui n’était point considérée en proportion de l’âge qu’elle com-