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la petite fadette

Cela fera plaisir à votre mère de vous voir manger du solide ; et quant à vous, la répugnance que vous aurez surmontée et cachée sera moindre la prochaine fois, et nulle la troisième. Vous verrez si je me trompe. Adieu donc, et qu’on ne me fasse pas revenir de si tôt pour vous, car je sais que vous ne serez plus malade si vous ne voulez plus l’être.

— Vous ne reviendrez donc pas ce soir ? dit Sylvinet. J’aurais cru que vous reviendriez.

— Je ne suis pas médecin pour de l’argent, Sylvain, et j’ai autre chose à faire que de vous soigner quand vous n’êtes pas malade.

— Vous avez raison, Fadette ; mais le désir de vous voir, vous croyez que c’était encore de l’égoïsme ; c’était autre chose, j’avais du soulagement à causer avec vous.

— Eh bien, vous n’êtes pas impotent, et vous connaissez ma demeurance. Vous n’ignorez pas que je vais être votre sœur par le mariage, comme je le suis déjà par l’amitié ; vous pouvez donc bien venir causer avec moi, sans qu’il y ait à cela rien de répréhensible.

— J’irai, puisque vous l’agréez, dit Sylvinet. À revoir donc, Fadette ; je vas me lever,