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la petite fadette

vait souffrir que Landry fût camarade et de bonne humeur avec les autres gars de la Priche, et quand il le voyait prendre soin de la petite Solange, la caresser ou l’amuser, il lui reprochait d’oublier sa petite sœur Nanette, qui était, à son dire, cent fois plus mignonne, plus propre et plus aimable que cette vilaine fille-là.

Mais comme on n’est jamais dans la justice quand on se laisse manger le cœur par la jalousie, lorsque Landry venait à la Bessonnière, il paraissait s’occuper trop, selon lui, de sa petite sœur. Sylvinet lui reprochait de ne faire attention qu’à elle, et de n’avoir plus avec lui que de l’ennui et de l’indifférence.

Enfin, son amitié devint peu à peu si exigeante et son humeur si triste, que Landry commençait à en souffrir et à ne pas se trouver heureux de le voir trop souvent. Il était un peu fatigué de s’entendre toujours reprocher d’avoir accepté son sort comme il le faisait, et on eût dit que Sylvinet se serait trouvé moins malheureux s’il eût pu rendre son frère aussi malheureux que lui. Landry comprit et voulut lui faire comprendre que l’amitié, à force d’être grande, peut quelquefois devenir un mal. Syl-