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Page:Sand - La dernière Aldini. Simon.djvu/283

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table. Voulant marquer son affection à sa manière, l’excellente fille alla cueillir des fruits au jardin, et revint toute rouge et tout empressée, sans songer que les hommes s’éprennent plus volontiers d’une chimère que d’un bien qui s’offre de lui-même.

« Il n’y a que moi, dit mademoiselle de Fougères à Simon, qui ne fasse rien pour vous ici. Vous êtes comme Jésus arrivant chez Marthe et Marie. Je suis celle qui se tient tranquille à écouter le Seigneur, tandis que l’autre travaille et se dévoue.

— Et cependant, répondit Simon, le Seigneur préféra Marie, et conseilla à sa sœur de ne pas prendre une peine inutile.

— Pourquoi me dites-vous cela si bas ? reprit mademoiselle de Fougères avec sa brusquerie accoutumée. On dirait que vous craignez une méchante application de vos paroles.

— Oh ! j’espère qu’il ne se prend pas pour notre Seigneur ! répliqua mademoiselle Bonne en riant.

— Mais voulez-vous que je vous aide, chère amie ? dit mademoiselle de Fougères. Ce ne sera pas pour faire ma cour à monsignor Popolo, je vous prie de le croire ; ce sera pour vous soulager, mia buona.

— Oh ! je n’ai pas besoin de vous, ma dogaressa, répondit Bonne, à qui sa compagne avait appris quelques mots italiens. Vos mains sont trop fines pour les soins du ménage.

— Croyez-vous ? dit vivement Fiamma. Pourquoi traînez-vous ce seau d’eau avec tant de gaucherie, ma petite ?

— Voulez-vous bien me faire le plaisir de l’enlever de terre d’un demi-pouce ? répondit l’autre jeune fille d’un air de défi.

— Je vais vous montrer comme il faut vous y prendre, dit Fiamma sur le même ton ; car vraiment, ma