Page:Sand - La dernière Aldini. Simon.djvu/343

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la fin du mois. Vous nous aviez fait espérer d’abord que vous l’accompagneriez, et maintenant vos domestiques disent qu’ils ne vous attendent pas. Je vous supplie, ma bien-aimée, de faire votre possible pour venir. Je touche à une épreuve difficile de ma vie. Je suis exposée à de grands dangers, parmi lesquels vous seule pouvez me guider et me protéger. Si vous avez jamais eu de l’amitié pour moi, venez, au nom du ciel ! Je compte sur votre cœur généreux, que ni la piété fervente à laquelle vous vous livrez, ni le bonheur dont vous semblez jouir dans la solitude, n’ont pu refroidir à mon égard. Adieu, ma dogaresse chérie. Je vous attends. »

« Et quelle est votre intention, mademoiselle Diplomatie ? dit M. Parquet en achevant ce billet.

— Oh ! mon père ! je n’en sais trop rien, répondit Bonne ; mais il est certain que de ma vie je ne ferai la moindre démarche importante et ne me permettrai la moindre pensée trop vive sans consulter Fiamma. »

Parquet, ne comprenant rien à ces mystères de jeunes filles, pria Simon de ne pas être trop assidu auprès de Bonne. « N’allez pas chasser encore cet amoureux qu’elle a aujourd’hui, lui dit-il, et qui n’est pas à mépriser ; car on ne sait pas ce qui peut arriver, et ma fille est d’âge à se marier. »

Ces choses se passaient à la ville, où la famille Parquet vivait désormais habituellement. À l’époque où le comte de Fougères dut revenir, Bonne retourna au village pour attendre son amie. Fiamma n’avait pas répondu, mais elle arriva et courut embrasser mademoiselle Parquet, qui eut, ce jour-là et les jours suivants, de longues conférences avec elle.