Page:Sand - La dernière Aldini. Simon.djvu/352

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

De nouveaux coups se firent entendre à la porte vitrée, et Bonne parut toute tremblante.

« Mon père ! ma Fiamma ! s’écria-t-elle, Simon a disparu. Madame Féline est gravement indisposée ; elle a le délire. Je ne sais que faire pour la calmer ; elle demande son fils, elle demande sa fille Fiamma. Venez la voir et m’aider à la soigner. »

Les trois amis se précipitèrent vers la demeure de Féline. La vieille femme était assise sur son lit et parlait toute seule avec force.

« Ô mon Dieu ! voilà comme était ma mère mourante, dit Fiamma d’une voix étouffée en pressant le bras de Parquet. Je n’aurai pas la force de voir cela. Le délire me gagne. Oh ! le secret… l’heure fatale… la nuit… la mort !… Laissez-moi m’enfuir, mes amis !

— Au nom du ciel ! prenez courage, mon enfant, dit M. Parquet. Voici madame Féline qui vous a reconnue. Elle se calme ; elle avance les bras vers vous pour vous saisir. Approchez, surmontez l’horreur de vos souvenirs.

— Oui, vous avez raison, dit Fiamma ; manquer de force ici serait un crime. »

Elle s’approcha du lit et couvrit de baisers la main de Jeanne.

« Ô mon enfant, lui dit la vieille femme, pourquoi avez-vous pris cette terrible nuit pour vous marier ? C’est l’anniversaire des funérailles de mon frère le curé, un ange qui est retourné au ciel, et dont il eût fallu respecter la mémoire. C’est un jour de deuil, et non pas un jour de fête. Mais Simon était si pressé d’aller à l’église ! Jamais je n’ai pu l’en empêcher ; je l’ai appelé par toute la maison. Il est parti sans moi, sans sa vieille mère, pour une cérémonie comme celle-là ! Vous le rendez fou, ma mignonne. Dites-moi, le curé vous a-t-il encensée ? Vous en êtes digne autant que fille d’Ève peut l’être. Ma Fiamma,