Aller au contenu

Page:Sand - La dernière Aldini. Simon.djvu/362

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Ah ! et elle vous a ôté tout espoir ? Alors je désespère moi-même…

— Non, mon cher Parquet, ne désespérez pas, elle m’aime.

— Elle vous l’a dit ? Je le savais, moi, mais je ne croyais pas qu’elle vous épouserait. Du moment qu’elle vous l’a dit, elle consent à vous épouser ; car c’est une fille qui ne se laisse pas entraîner par la passion. Tout ce qu’elle dit, tout ce qu’elle fait est le résultat d’une volonté arrêtée. Ainsi, ce n’est pas Bonne que vous venez me demander, c’est Fiamma ?

— Oui, mon père.

— Tu as raison de m’appeler ainsi ; je ne cesserai jamais de te regarder comme mon fils. Attends-moi donc ici, je vais et je reviens.

— Mais où donc courez-vous si vite ?

— Chez M. de Fougères.

— C’est vous presser beaucoup. Avez-vous réfléchi à cette première démarche ? Avez-vous consulté Fiamma sur le moyen d’obtenir le consentement de son père sans blesser la prudence et sans ajouter de nouveaux obstacles à ceux qui existent déjà ?

— Et quels sont-ils, ces obstacles ?

— Je les ignore, mais je présume que c’est la vanité nobiliaire du comte.

— Si c’est là tout, j’ai ton affaire dans ma poche.

— Comment ?

— Il suffit. Fiamma t’a-t-elle dit son grand secret ?

— Non, en vérité.

— Alors je ne sais ce que je fais ni où je marche. Cette fille a une tête de fer, et nous ne la tenons pas encore. Voyons, que t’a-t-elle promis ?

— Rien. Mais elle m’aime.

— Eh bien ! alors il faut agir sans elle. Il y a dans son âme