Page:Sand - La dernière Aldini. Simon.djvu/364

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sur les tapis et couvrant les meubles de tabac.

Ces manières bourrues, chez un homme aussi fin et aussi prudent que maître Parquet, pénétrèrent de terreur la jeune comtesse de Fougères, qui travaillait dans l’embrasure d’une fenêtre. Au lieu d’essayer de lui faire baisser le ton, ce à quoi elle n’eût pas manqué en toute autre occasion, elle l’accabla de politesses et alla elle-même chercher son mari, afin que Parquet ne s’avisât pas de dire, comme le grand roi : J’ai failli attendre. La nouvelle comtesse de Fougères était une veuve de province, entendant ses intérêts tout aussi bien que le comte, et tout à fait digne d’être sa moitié. Mais depuis quelque temps elle avait un tort grave aux yeux de M. de Fougères. Une grande partie de ses biens était mise en échec par un procès dont l’issue donnait des craintes assez fondées.

« Je vous demande un million de pardons, s’écria le comte de Fougères en entrant et en se tenant courbé, afin d’avoir un air excessivement poli, sans faire trop de révérences affectées ; je vous ai fait attendre bien malgré moi. J’ai voulu rester jusqu’à la fin de l’office et aller même jeter à mon tour de l’eau bénite sur la tombe de ce digne abbé Féline.

— Vous avez pris trop de peine, monsieur le comte, répondit Parquet brusquement ; l’abbé Féline est au ciel depuis longtemps, et nous n’y sommes pas encore, nous autres.

— Hélas ! sans doute, répliqua le comte d’un ton patelin ; qui peut se croire digne d’y entrer ?

— Ceux-là seuls qui méprisent les biens de la terre, reprit l’avoué. Mais, voyons, monsieur le comte, je ne suis pas venu ici pour un entretien mystique ; je viens vous dire que je ne puis souscrire à votre demande.

— En vérité ! s’écria le comte, affectant un air consterné