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Page:Sand - La dernière Aldini. Simon.djvu/374

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— Pourquoi non ? dit le comte, qui ne se méfiait guère des vues de M. Parquet sur Fiamma.

— À moi, Parquet ? vous consentiriez à être mon beau-père, à entendre appeler votre fille madame Parquet ? à avoir pour gendre un procureur ? Vous ne dites pas ce que vous pensez, monsieur le comte !

— Je ne pense pas, dit le comte en riant, qu’à votre âge vous me demandiez la main de ma fille ; mais si vous aviez vingt-cinq ans et que vous me tendissiez un piège innocent, je vous dirais : Allez à l’appartement de Fiamma, mon cher Parquet, et si elle vous accorde son cœur, je vous accorde sa main. Je serais flatté et honoré de l’alliance d’un homme tel que vous.

— Eh bien ! vous êtes un brave homme ! Touchez là ! s’écria M. Parquet avec des yeux pétillants d’une malice que M. de Fougères prit pour l’expression de l’amour-propre satisfait. Je vais chercher Simon, je vous l’amène…

— Allez, mon ami, allez vite, mon bon Parquet, dit le comte en lui pressant les mains, je vous en aurai une éternelle reconnaissance.

— Et vous lui donnerez votre fille en mariage, reprit Parquet ; moyennant quoi, il refusera de plaider contre vous, et s’engagera, pour l’avenir, à plaider gratis tous les procès que vous pourrez avoir, jusqu’à la concurrence de deux cents…

— Ma fille en mariage !… dit M. de Fougères en reculant de trois pas et en pâlissant de colère. Est-ce là la condition ? M. Féline veut épouser Fiamma ?

— Eh bien ! pourquoi pas ?… reprit M. Parquet d’un air assuré ; le trouvez-vous trop vieux, celui-là ? Il est juste de l’âge de Fiamma ; il est beau comme un ange, il s’est fait un plus grand nom que celui que vos pères vous ont laissé. Il appartient à la plus honnête famille du pays. Il gagne de 25 à 30,000 fr. par an. Il a