Page:Sand - La dernière Aldini. Simon.djvu/377

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Ayant ainsi parlé avec cette apparence de dignité que les vieux aristocrates possèdent au plus haut degré, et qu’ils savent ressaisir dans les occasions même où leurs actions manquent le plus de la véritable dignité, il repoussa du pied le fauteuil qui était derrière lui et sortit brusquement de la chambre.

« Ce consentement équivaut à un refus, dit Fiamma à son ami ; Parquet, nous avons été trop vite.

— La balle est lancée, dit Parquet, il ne faut plus la laisser retomber.

— Je me charge de plier mon père comme un roseau, si M. Féline consent à refuser ma dot.

— Il n’y consent pas, répondit Parquet ; il exige qu’il en soit ainsi.

— Si mon père ne cède pas à cette séduction, il n’y a plus d’espérance, reprit Fiamma ; car une explication serait inévitable entre lui et moi, et j’aime mieux me faire religieuse que d’épouser Simon au prix de cette explication.

— Toujours le secret ! dit Parquet avec humeur en se retirant. Comment faire marcher une affaire et dont les pièces ne sont pas au dossier ? »



XVII.


Fiamma, prévoyant bien que la colère de son père aurait une prochaine explosion, s’était sauvée au fond du parc, espérant éviter sa vue pendant les premières heures. Mais le destin voulut qu’ils se rencontrassent dans l’endroit le plus retiré de l’enclos. M. de Fougères allait précisément là cacher et étouffer son dépit ; et voyant l’objet de sa fureur, il oublia la résolution qu’il avait prise de se modérer. Ses petits yeux grossirent et gonflèrent