Page:Sand - Laura - Voyages et impressions.djvu/144

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beauté. Debout et toute vêtue de rose, souriante et animée, elle me montrait, d’un grand geste triomphal et gracieux, une cime lointaine bien au-delà des monts Parry.

― Parle ! m’écriai-je, dis-moi…

Mais le soleil s’éteignait dans la pourpre de l’horizon maritime, et je ne vis plus dans le diamant que le ciel et les vagues.

― Eh bien, qu’as-tu vu ? dit mon oncle en reprenant son trésor.

― J’ai vu Laura, et je crois, lui répondis-je.

Nous résolûmes d’attendre que les journées fussent plus longues. Notre station était des plus agréables et abondamment pourvue de gibier et de combustible. Le rivage était couvert de débris de bois flotté, et les montagnes étaient revêtues d’une épaisse couche de lichen. J’étais fort surpris de voir les débris d’une végétation puissante échoués sur cette côte.

― Moi, me disait Nasias, je ne m’étonne que de ton étonnement. Au-delà de ces rives lointaines dont notre œil interroge en vain les détails, je ne