Page:Sand - Laura - Voyages et impressions.djvu/243

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n’existe pas quelque part des preuves que l’on ne veut pas ou que l’on n’ose pas produire, parce qu’elles excuseraient jusqu’à un certain point sa conduite ?

— J’avoue que je ne comprends pas votre espérance.

— Eh bien, supposez que ces enfants mis à l’hôpital ne fussent pas les enfants de Rousseau, ou que du moins il eût de fortes raisons pour douter de la fidélité de Thérèse ! Thérèse, telle qu’il nous la dépeint, était une bonne créature, mais d’une faiblesse d’esprit et de caractère qui paralysait à toute heure sa conscience et son dévouement. Elle le laissait dépouiller par madame Levasseur, elle s’ennuyait avec lui, elle ne le comprenait pas, elle entretenait par sa mère des relations avec ses ennemis. Voilà ce que Rousseau avoue, moins avec l’intention de s’en plaindre qu’avec celle d’atténuer ses torts et de la réhabiliter. Il fait évidemment pour elle ce qu’il a fait pour madame de Warens ; mais tous les contemporains ont parlé bien autrement de Thérèse. Ils disent qu’elle a été l’instru-