Page:Sand - Le Beau Laurence.djvu/140

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barbe, il lui retourna la face sur le pavé et lui mit son genou sur la nuque.

Le vieillard crut que son heure était venue, il n’avait pas daigné songer à se défendre ; il se dit sans doute qu’il était trop tard, et qu’il allait subir la peine du talion ; il garda le silence et ne donna aucun signe d’espoir ou de frayeur.

— Je te défends de le tuer, dit Bellamare à Moranbois, qui était véritablement hors de lui. Je veux qu’il se confesse.

Il nous fit signe, nous fermâmes les portes derrière nous, en poussant la lourde gâchette d’une serrure très-primitive. Le moine nous avait suivis par curiosité ou pour appeler au secours, s’il était nécessaire. Lambesq, avisant des cordes et des bâillons qui étaient là en permanence, le garrotta et le bâillonna lestement. Nous avions dépouillé le commandant de ses armes, et, comme il y avait à une sorte de râtelier une demi-douzaine des longs fusils de la garnison, nous étions en état de soutenir un siège.

— À présent, dit Bellamare, qui avait relevé Nikanor et qui lui tenait un pistolet sur la gorge, Vous parlerez.