en toute occasion l’appui des honnêtes gens.
Il nous tardait de nous séparer de cet élément hétérogène, et, quand nous nous retrouvâmes en France, vis-à-vis les uns des autres, nous éprouvâmes un grand soulagement. Nous remplaçâmes Marco par un élève du Conservatoire qui n’avait pu être engagé à Paris et qui n’avait aucun talent en propre, puisqu’il se bornait à singer Régnier. Régine et Lucinde nous restèrent comme pensionnaires, et Lambesq demanda à être associé. Nous n’hésitâmes pas à l’admettre. Il avait certes des défauts incorrigibles, une immense vanité, une susceptibilité puérile et un amour de sa propre personne qui était invraisemblable à force d’ingénuité ; mais il avait pourtant trouvé un enseignement dans le malheur, et, après nous avoir indignés lors du naufrage, il s’était réhabilité à Saint-Clément et dans la montagne. Il avait fait des réflexions sur les inconvénients de l’égoïsme. Le fond de son cœur n’était pas glacé, il s’était attaché à nous. Il alla jusqu’à proposer à Anna de l’épouser, car Anna avait été sa maîtresse, et dans ce temps-là elle eût voulu être sa femme ; mais depuis elle en avait aimé plusieurs