Page:Sand - Le Beau Laurence.djvu/295

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dame ; j’ai appris hier, par des gens qui causaient dans le wagon où j’étais, que l’ancien comédien avait hérité d’une grande fortune.

— Ah ! eh bien ?

— Eh bien, quoi ? Je m’en suis réjouie pour lui.

— Et pour vous ?

— Pour moi ? c’est là ce que vous voulez savoir ? Eh bien, non, madame, je n’ai pas songé à moi.

— Vous ne l’avez donc jamais aimé ? s’écria madame de Valdère, qui ne put contenir sa joie.

— Je l’ai tendrement aimé, et son souvenir me sera toujours cher, répondit Impéria avec fermeté ; mais je n’ai pas voulu être sa maîtresse, ne voulant pas devenir sa femme.

— Pourquoi ? Avez-vous conservé les préjugés de la naissance ?

— Je ne les ai jamais eus.

— Étiez-vous réellement engagée ?

— Vis-à-vis de moi-même, oui.

— L’êtes-vous encore ?

— Toujours.

La comtesse ne put se contenir plus longtemps, elle serra mademoiselle de Valclos dans ses bras.

— Je vois, madame, lui dit celle-ci, que vous