Page:Sand - Le Beau Laurence.djvu/78

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belle humeur, et on se proposa de passer gaiement la soirée ; mais avant tout nous voulûmes savoir si nous étions bien chez nous, et si nous pouvions être bruyants sans molester notre hôte et sans troubler la solennité de son conseil de guerre. Bellamare, Léon, Marco, Impéria, Lucinde et moi, marchant en tête avec un flambeau, nous résolûmes d’aller à la découverte dans ce romantique monastère que nous n’avions pas encore eu le loisir d’explorer. Nos chambres avaient accès sur un bastion que dominait une autre construction crénelée sur laquelle une sentinelle se promenait jour et nuit. Nous pou viens contempler un bel effet de lune plongeant à travers les lignes aiguës des fortifications ; mais la présence de cette sentinelle et son pas régulier avaient quelque chose de gênant et d’irritant. Le décor n’était point gai, et la soirée était froide. Nous voulûmes chercher ailleurs un lieu propice à nos ébats ou aux douceurs d’un farniente général, quelque chose qui nous rappelât le foyer d’un grand théâtre. À travers de longs cloîtres à voûtes surbaissées et des escaliers mystérieux qui ne conduisaient parfois qu’à des portes murées ou à des effondrements, — car certaines parties intérieures