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LE
DERNIER AMOUR


Nous étions réunis à la campagne un soir d’hiver. Le dîner, gai d’abord, comme l’est toujours un repas qui réunit de vrais amis, s’attrista vers la fin au récit de l’un de nous, médecin, qui avait eu à constater une mort violente et dramatique dans la matinée. Un fermier des environs, que nous connaissions tous pour un homme honnête et sensé, avait tué sa femme dans un accès de jalousie trop fondée. Après les questions précipitées que fait toujours naître un événement tragique, après les explications et les commentaires, vinrent naturellement les réflexions sur la nature du fait, et je fus surpris de voir comme il était diversement apprécié par des esprits que semblaient relier entre eux, à beaucoup d’autres égards, les mêmes idées, les mêmes sentiments, les mêmes principes.