JENNY, — Oui, puisque madame est contente et que vous l’avez sauvée d’un grand chagrin. Elle vous le dira, monsieur Florence, et vous serez bien récompensé de ce que vous avez fait pour elle, par l’amitié qu’elle veut vous témoigner.
FLORENCE. — L’amitié, c’est beaucoup dire ! N’importe… Et vous, mademoiselle Jenny, est-ce que cela vous fait vraiment plaisir, le succès de mon entreprise ?
JENNY. — Moi je vous remercie du fond du cœur, car le résultat, c’est une bonne action, et la joie de ma maîtresse, c’est la mienne.
FLORENCE. — Pourquoi donc paraissez-vous encore triste ?
JENNY. — Triste, moi ? Mais non, je suis contente, je ris ? Regardez donc comme il est amusant, monsieur Maurice !
DIANE, à Jacques. — Mais c’est ravissant, tout cela ! Sans rien dire, ils ont beaucoup d’esprit. Ce pierrot a mimé avec tant de clarté et de gentillesse que j’ai compris son invitation, et maintenant je comprends très-bien aussi la pantomime de ce berger. Quels costumes divertissants ! Comment peut-on s’arranger si bien avec des chiffons pris au hasard ! C’est risible, et pourtant cela a une physionomie tout à fait Watteau.
JACQUES. — J’en suis aussi étonné que vous, et je vois que l’esprit et le goût savent tout créer avec presque rien.
DIANE, battant des mains. — C’est charmant, c’est l’imitation d’un violon prétentieux, et c’est dit avec une grâce tout à fait aimable et comique. Grand merci, messieurs, je comprends très-bien. Vous m’avez invitée à aller vous voir demain, dimanche… (À Maurice, qui recommence ses gestes.) Oui, dans vingt-quatre heures, en regardant la pendule… et quand le soleil aura fait le tour de l’horizon… C’est très-clair ! une représentation de marionnettes… chez vous… de l’autre côté de la rivière. Vos marionnettes sont fort