Page:Sand - Le Marquis de Villemer.djvu/259

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dame et mademoiselle de Dunières. Léonie ne parut point s’apercevoir des hauteurs de la belle Diane. Elle pensait tenir son bonheur dans ses mains et pouvoir se venger d’elle en même temps que de Caroline.

Elle ne fut pas invitée aux fêtes du mariage, son deuil lui interdisait d’y paraître. Cependant, par égard pour la marquise, envers qui Diane se montrait parfaite, il lui fut dit très-brièvement quelques mots de regret sur cet empêchement. Ce fut tout. Caroline au contraire fut choisie pour demoiselle de noces et comblée de présents par la future duchesse d’Aléria.

Enfin le grand jour arriva, et pour la première fois depuis bien des années de douleur et de misère, mademoiselle de Saint-Geneix, parée avec un goût exquis, même avec une certaine richesse, des dons de la mariée, parut dans tout l’éclat de sa beauté et de sa grâce. Elle fit une vive sensation, et tout le monde demanda d’où sortait cette ravissante inconnue. Diane répondait : — C’est mon amie, une personne vraiment supérieure qui est confiée à ma belle-mère, et que je suis bien heureuse de voir fixée près de moi.

Le marquis dansa avec la mariée et avec mademoiselle de Dunières, afin de pouvoir danser aussitôt après avec mademoiselle de Saint-Geneix. Caroline en fut si étonnée, qu’elle ne put s’empêcher de lui dire tout bas en souriant : — Comment, après avoir assisté ensemble à l’établissement du régime allodial et à