là tout ça qu’il devait espérer ou craindre de l’hospitalité du marquis.
XIV
M. Poulain commença par dire du bien du châtelain.
C’était un très-bon homme ; il avait de bonnes intentions ; il donnait beaucoup aux pauvres, on ne pouvait le nier : malheureusement, il manquait de lumières, il distribuait ses aumônes à tort et à travers, sans consulter l’intermédiaire naturel entre le château et la chaumière, à savoir le recteur paroissial. Il était un peu fou, inoffensif par lui-même, dangereux par sa position, par sa richesse, par les exemples de sensualité raffinée, de légèreté et d’indifférence religieuse qu’il donnait à son entourage.
Et puis il avait chez lui un personnage très-suspect : ce joueur de cornemuse qui n’était peut-être pas aussi muet qu’il feignait de l’être, quelque hérétique ou faux savant, qui se mêlait d’astronomie, d’astrologie, peut-être !
Le vieux Adamas ne valait pas mieux : c’était un vil flatteur et un hypocrite ; et ce page, si ridiculement affublé en petit gentilhomme, lui qui, comme bourgeois, n’avait pas le droit de porter du satin, et qui venait le dimanche à la messe avec une manière de surcot damassé !
Toute cette valetaille ne valait rien. On était tout au plus poli avec M. Poulain ; point de prévenance marquée : on ne l’avait pas encore invité à dîner d’une