Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol1.djvu/74

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récente. C’était un pavillon carré, flanqué à une tour fort ancienne et à une autre construction plus ancienne encore, le tout formant un seul massif d’architecture hétérogène, d’une étroitesse élancée et d’un aspect élégant et pittoresque.

— Ne vous effrayez pas trop de la pauvre mine de ma maisonnette, dit le marquis à son hôte en le précédant sur l’escalier, tandis que son page et sa gouvernante Bellinde les éclairaient ; ce n’est qu’un pavillon de chasse et un logis de garçon. Si jamais la fantaisie du mariage me montait à la tête, il me faudrait faire bâtir ; mais, jusqu’ici, je n’y ai point encore songé, et j’espère que, garçon vous-même, vous ne trouverez point cette bicoque trop mal commode.




IX


En effet, le logis de garçon était arrangé, tapissé et orné avec un luxe que n’annonçaient pas la petite porte basse fleuronnée et l’étroit vestibule d’où s’élançait tout à coup la spirale de l’escalier.

Il y avait partout, sur les dalles, de bonnes revêches de Berry, et, sur les planchers, d’autres tapis plus riches de la manufacture d’Aubusson ; enfin, dans le salon et dans la chambre à coucher du maître, des tapis de Perse du plus grand prix.

Les vitres des fenêtres étaient larges et claires, c’est-à-dire qu’elles formaient des losanges de deux pouces carrés, non teintées, sur lesquelles se détachaient des