blanche et le lutin qui crie : Robert est mort ! lui revinrent à la mémoire.
Mais, tout d’un coup, la bête hennit et se montra d’assez près pour être reconnue. C’était le bon petit cheval de Mario qui l’avait senti de loin, et qui revenait s’offrir à lui.
— Ah ! mon pauvre Coquet ! s’écria l’enfant en saisissant sa crinière, que tu viens donc à point ! et tu me reconnais, pauvre petit, malgré ces habits que tu n’as jamais vus ? Tu as donc eu bien peur, pendant cette méchante bataille ? Tu t’es sauvé tout de suite avant qu’on eût levé le pont, et tu manges là des chardons secs au lieu de ton avoine ? Allons, allons ! nous souperons tous deux quand nous aurons le temps !
En babillant ainsi à son cheval, Mario raccommodait ses étriers, un peu endommagés dans les buissons. Puis, s’étant mis en selle, il partit comme un trait.
Nous le laisserons courir et reviendrons à Briantes, où la situation des assiégés nous cause quelque souci.
L
Lorsque Mario et Aristandre étaient arrivés à Briantes, il n’y avait pas un quart d’heure que les bandits y avaient fait leur brusque apparition.
Lauriane allait se mettre à table, lorsque des cris confus et des coups de fusil se firent entendre dans le hameau, — nous pouvons dire, selon la coutume du pays, le bourg, puisque cette petite colonie était anciennement fortifiée ; mais le vieux mur de blocs gallo-romains