Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol2.djvu/107

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Au milieu du combat, lui, le seul fanatiquement brave, il s’était trouvé naturellement à leur tête. Mais, la bataille gagnée, il n’était plus rien pour eux, et bientôt, comme nous l’avons vu, il dut prendre lui-même le soin d’aller garder la tour de l’huis par où une surprise était à craindre, et d’où il guettait, d’ailleurs, l’arrivée de ceux qui devaient effectuer la prise et le sac du château, par conséquent la perte de tous ceux qui avaient servi de motif ou d’instrument à la mort de d’Alvimar.

Si l’on était plus sage dans le château que dans la basse-cour, on n’y était pas plus calme, et l’on prenait à la hâte toutes les dispositions nécessaires pour se défendre contre un nouvel assaut.

On voyait et l’on entendait l’orgie des bandits, et, si l’on eût voulu sacrifier la ferme, il eût été facile de les en déloger à coups de biscaïens.

Mais, outre qu’on espérait voir arriver du renfort dans la nuit, avant que ces misérables eussent eu la pensée de mettre le feu aux bâtiments de la basse-cour, on craignait de tirer sur les prisonniers, dont on ne savait pas le nombre, et sur le bétail, qui était trop considérable pour passer tout entier dans l’estomac de ces affamés.

On se compta, et l’absence des infortunés qui avaient succombé ou qui étaient pris, fut constatée.

Adamas fit entrer dans le bâtiment des écuries tout le pauvre personnel inutile de la paroisse. On donna à ces malheureux forces paille fraîche, en leur prescrivant de se tenir tranquilles et de se lamenter tout bas, ce qui ne fut point aisé à obtenir.

Lauriane et Mercédès s’occupèrent de panser les blessés et de faire souper les enfants.

Pendant ce temps, Adamas postait son monde à tous