Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol2.djvu/83

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à coup dans les ténèbres quand le feu de paille s’obscurcissait sous des nuages de fumée.

Mario, retenu à bras-le-corps par le carrosseux, ne put se jeter dans cette bataille. Il se débattait en vain, et il pleurait de colère.

Enfin, il lui fallut entendre raison.

— Vous voyez, monsieur, lui disait le bon Aristandre, vous m’empêchez d’aller là-bas donner mon coup de main ! Et si, ma poigne en vaut quatre. Mais le diable ne me ferait point vous lâcher, car je réponds de vous, et je ne le ferai point que vous ne me juriez de rester tranquille.

— Va donc, répondit Mario ; je te le jure.

— Mais, si vous restez là, en vue de quelque traînard… Tenez, je vais vous cacher dans le jardin !…

Et, sans attendre le consentement de l’enfant, le colosse l’ôta de cheval et le porta dans le jardin, dont la porte s’ouvrait sur la gauche, non loin de la tour d’entrée. Il l’y enferma, et courut se jeter dans la mêlée.

Quelque arides que soient les détails de pure localité, nous sommes forcés, pour l’intelligence de ce qui va suivre, de rappeler au lecteur la disposition du petit manoir de Briantes. Le souvenir de beaucoup d’anciennes gentilhommières, construites sur le même plan et encore existantes sans grandes modifications, l’aidera à se représenter celle dont il est question ici.

Nous entrons, je le suppose, par le pont-levis, jeté sur une première ceinture de fossés : arrêtons-nous un peu sur ce point.

La sarrasine est levée. Examinons ce système de clôture.

L’orgue ou sarrasine, ou, comme on disait alors, la sarracinesque, était une manière de herse, moins coûteuse