Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol2.djvu/96

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eh bien, à nous deux, Aristandre, nous pouvons essayer de les tuer pour passer. Tu délibères ? Il le faut, vois-tu, mon ami. Il faut courir avertir mon père. Autrement, puisque nos gens d’ici sont effrayés, ils laisseront prendre le château. Quand les coquins auront fini de se repaître, ils tâcheront d’y mettre le feu. Qui sait ce qui peut arriver ? Allons, allons, carrosseux, mon ami, ajouta le brave enfant en tirant sa petite rapière, prends un pieu, une massue, un arbre, n’importe quoi, et marchons !

— Attendez, attendez, mon mignon maître ! répondit Aristandre, il y a par là des outils… laissez-moi chercher. Bon ! je tiens une pelle ; non ! une tranche ! j’aime mieux ça ! avec ça, je ne crains personne ! Mais, écoutez-moi, savez-vous où est votre papa ?

— Non ! tu m’y conduiras.

— Si je sors d’affaire, oui ! sinon, vous serez forcé d’y aller tout seul. Savez-vous ou est Étalié ?

— Oui, j’y ai été. Je connais le chemin.

— Vous savez l’auberge du Geault-Rouge ?

— Du Coq-Rouge ? Oui, j’y suis descendu deux fois. Ça n’est pas difficile à trouver, c’est la seule maison de l’endroit : eh bien ?

— Votre papa est là jusqu’à dix heures du soir. Si vous arrivez trop tard, allez à Brilbaut ! il y sera.

— Au bas du Coudray ?

— Oui. Il y sera avec son monde. La course est longue ! vous ne ferez jamais tout ça à pied ?

— J’irai à Brilbaut tout de suite, moi, dit Pilar. Je sais le chemin, j’en arrive !

— Oui, s’écria le carrosseux ; va, petite ! tu avertiras M. Robin. Le connais-tu ? Tu n’es pas d’ici ?

— C’est égal, je le trouverai.