Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/15

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ver au-dessus des habitudes et des préoccupations du monde positif.

J’avoue que le cœur me battait bien fort en disant mon nom au laquais chargé de m’annoncer. Je n’avais jamais vu madame d’Ionis. Elle passait pour être la plus jolie femme du pays ; elle avait vingt-deux ans, un mari qui n’était ni beau ni aimable, et qui la négligeait pour les voyages. Son écriture était charmante, et elle trouvait moyen de montrer non-seulement beaucoup de sens, mais encore beaucoup d’esprit dans ses lettres d’affaires. C’était, en outre, un très-noble caractère. Voilà tout ce que je savais d’elle, et c’en était bien assez pour que j’eusse peur de paraître gauche et provincial.

Je devais être très-pâle en entrant dans le salon.

Aussi ma première impression fut-elle comme de soulagement et de plaisir lorsque je me trouvai en présence de deux grosses vieilles femmes