Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/202

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— Je ne me trompais donc pas ! m’écriai-je, mademoiselle d’Aillane ressemble, en beau, à cette statue ?

— En beau !… merci pour elle ! Mais vous voyez, cette ressemblance vous impressionne ; voilà pourquoi je me suis abstenu de vous la signaler d’avance.

— Je comprends que vous ayez craint de me suggérer des prétentions… que je ne puis avoir !

— J’ai craint de vous rendre amoureux d’une jeune personne qui ne pouvait prétendre à vous ; voilà, mon cher ami, tout ce que j’ai craint. Tant que la situation de fortune de madame d’Ionis ne sera pas connue, nous devons nous considérer comme dans la misère. Votre père et le mien craignent que son mari n’ait tout mangé, et qu’en la nommant sa légataire universelle, il ne lui ait fait qu’une mauvaise plaisanterie. Dans ce cas, jamais nous n’accepterons la petite fortune qu’elle veut nous céder et à laquelle nos