Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/210

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la vie ; un ange de bonté, de douceur, d’intelligence et de beauté idéales.

Elle me fit attendre l’espérance. Elle s’exprimait librement sur son estime et sa sympathie pour moi ; mais, quand je parlais d’amour, elle montrait quelque doute.

— Ne vous trompez-vous pas, disait-elle, et n’avez-vous pas aimé avant moi, et plus que moi, certaine inconnue que mon frère n’a jamais voulu me nommer ?

Un jour, elle me dit :

— Ne portez-vous pas là, au doigt, une certaine bague qui est pour vous un talisman, et, si je vous demandais de la jeter dans la fontaine, m’obéiriez-vous ?

— Non certes ! m’écriai-je, je ne m’en séparerai jamais, puisque c’est vous qui me l’avez donnée.

— Moi ! que dites-vous là ?

— Oui, c’est vous ! ne me le cachez plus.