Page:Sand - Les Don Juan de village.pdf/17

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Je vas commander le repas, c’est moi qui régale à l’auberge du père Germinet.

TOUS, criant.

Oui ! oui ! c’est ça, à l’auberge de Germinet !

GERMINET.

À mon auberge ! vous vous trompez, c’est un cabaret, et c’est pas assez beau pour vous, Jean Robin. (À Toinet.) Qué que tu fais là, toi ?

BLANCHON.

Ah ! le pauvre mignon, c’est nous qu’on l’a empêché d’être écrasé par une charrette !

GERMINET, ému.

Écrasé ! (Il regarde le petit. — À part.) Il est pas seulement tombé ! (il regarde Blanchon et Jean avec méfiance.)

JEAN.

Ah çà ! voyons, combien de convives ? Y sommes-nous tous ? Jordy !

JORDY.

Présent pour le quart d’heure ! Nous y sommes tous.

JEAN, à Germinet.

Alors, il s’agit de faire à dîner pour une douzaine de jolis garçons, qui veulent tâter de votre cuisine.

GERMINET.

Oh ! ma cuisine !…

JEAN, allongeant des pièces de cinq francs sur la table.

Si votre cuisine est à bas, voilà de quoi la remonter. Allons, maître Germinet, à l’ouvrage !

BLANCHON.

À l’ouvrage !

GERMINET.

Et vous payez d’avance ?