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BLANCHON.

À cause ?…

JEAN.

Tu bouges pas !

BLANCHON.

Si fait. Mais v’là le champêtre, faut savoir ce qu’il veut.




Scène XI.


Les Mêmes, PIOTTON.


PIOTTON.

Jean Robin, vos camarades sont tous là, et, puisque vous m’avez fait la complaisance de m’inviter, on m’a choisi pour orateur, à seules fins de vous dire qu’on a mis le couvert en belle feuillée, et que l’omelette va z’apparaître sous le berceau d’houblon avec du lard dessus, que vous m’en direz des nouvelles.

BLANCHON.

Du lard su’ l’berceau d’houblon ?

PIOTTON.

Oui, avec des choux, des saucisses et tout ce qui en résulte.

JEAN.

Alors, garde champêtre de mon cœur, on y va.

BLANCHON.

Oui, oui ! allons boire un coup ! (Bas, à Jean.) D’abord, moi, je peux pas mentir à jeun !

JEAN, bas, à Blanchon.

Oui, il te faut du vin pour avoir un peu de courage. Allons, viens ! (Haut.) Le vin, d’ailleurs, ça gâte jamais rien ! pas vrai, garde ?

PIOTTON.

Le vin est ami de l’homme, pourvu que l’homme soye ami des mœurs et de tout ce qui fait l’ornement de la bonne conduite.