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PIOTTON.

Comment ça ? Oui ! Thérèse, Gervaise. Je vas vous expliquer ça, moi, Germinet, la rime.

GERMINET.

J’ai pas besoin, je comprends ben. Mais c’est une chanson où une fille a deux amoureux, et la mienne en a pas seulement un ; à ma connaissance, du moins.

PIOTTON.

Votre inconséquence est juste, père Germinet. Votre fille est comme la fleur des champs que…

GERMINET.

C’est égal, Piotton, c’est égal ; allez-y, aux quilles, et, si vous voyez le Jean filer du côté du bal, allez-y pareillement et ramenez Gervaise à la maison.

PIOTTON, un peu gris.

J’y vas, père Germinet, j’y vas, avec facilité, comme vous voyez. (Il sort.)




Scène II.


GERMINET, puis JEANNE et MARIETTE.


GERMINET.

M’est avis que le garde… Mon vin est pas méchant, mais, à force de causer, on se grise tout de même. Dès lors que le Jean a pas de dettes, si il voulait se ranger… Ah ! c’est bien chanceux ! faut veiller au grain !

MARIETTE.

Ah ! v’là notre maison. Vois-tu, marraine, que je la reconnais !

GERMINET.

Mais qu’est-ce qui vient là ?

Mariette et Jeanne arrivent avec des paniers. Jeanne pose le sien devant la porte de l’enclos pour prendre la clef dans sa poche. Germinet s’est mis un peu à l’écart pour observer.