Venez chez Germinet, vous serez mieux.
Voulez-vous m’entendre, oui ou non ?
J’écoute. (Il s’assied auprès de Jeanne.)
Vous êtes étonné de me voir ici, cette année, quand vous ne m’attendiez que l’an prochain ?
Ma foi, oui, très-étonné… encore que ça me fasse plaisir, Jeanne.
Plaisir ou non, me v’là ! Vous savez qu’on avait remis à l’an prochain les fiançailles avec Cadet-Blanchon ?
Je sais ça… mais…
Mais il paraît qu’il a mal tourné, le jeune homme ; du moins, on m’a conté ça là-bas, et c’est pour le savoir que, sous prétexte de la fête, je viens aujourd’hui questionner, en commençant par vous, les gens de l’endroit ; parce que, voyez-vous, si c’est la vérité qu’on m’a dit, j’aviserai à établir ma filleule à Château-Meillant, et on ne parlera plus de venir demeurer auprès de vous.
Dame ! c’est pourtant triste de penser qu’on ne se verra plus !
Oh ! ça, ça ne vous fait rien ! on n’est qu’à dix lieues les uns des autres, et voilà trois ans que vous n’êtes pas venu nous voir !
Pourtant cette petite… j’ai plus qu’elle et vous de ma famille… Après ça…
Après ça, vous sentez que j’ai raison, pas vrai ? On m’a dit, à