Page:Sand - Mademoiselle Merquem.djvu/141

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boire avec des gens qu’on ne connaît point et en recevoir des présents de conséquence, ça ne convient pas : aussi son père s’est fâché et lui a repris la montre pour la rendre, si faire se peut.

Je demandai au narrateur si mademoiselle Merquem avait été informée de l’aventure.

— Non, répondit-il ; on ne voudrait point lui faire de la peine et la mettre en défiance. Jusqu’à présent, les curieux ne se sont point arrêtés chez nous, et les habits noirs ne pourraient pas y passer une heure à mauvaise intention. En voilà deux qui nous ont surpris par un déguisement, il ne faut pas qu’ils y reviennent ! On y aura l’œil, et il est inutile que Célio Barcot ait du chagrin de sa marraine. Ses parents, moi et tous ses camarades l’avons assez blâmé pour une première fois ; mais gare à la seconde !

Je demandai encore à Célio Guillaume si le cours de M. Bellac était public. Il l’était. Quelques habitants des localités voisines s’y étaient parfois présentés. Ils s’y étaient comportés décemment et avaient regretté de n’avoir pas le temps d’y revenir régulièrement. On les connaissait plus ou moins tous, et on n’avait pas lieu de les suspecter de malveillance ou de grossièreté.

— N’importe, ajouta Célio, à présent, nous ferons attention à tous ceux que nous verrons entrer dans le parc, et nous dirons au gardien de se méfier un peu.

Ce récit m’expliqua le regard surpris et craintif que Célio Barcot avait attaché sur moi, lorsque je l’avais rencontré l’avant-veille dans le vieux parc. Sans doute, voyant là ma figure pour la première fois, il s’était demandé si je n’étais pas un de ceux qui lui avaient