Page:Sand - Mauprat.djvu/10

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le héros de mon livre proclamant, à quatre-vingts ans, sa fidélité pour la seule femme qu’il eût aimée.

L’idéal de l’amour est certainement la fidélité éternelle. Les lois morales et religieuses ont voulu consacrer cet idéal ; les faits matériels le troublent, les lois civiles sont faites de manière à le rendre souvent impossible ou illusoire ; mais ce n’est pas ici le lieu de le prouver. Le roman de Mauprat n’a pas été alourdi par cette préoccupation ; seulement, le sentiment qui me pénétrait particulièrement à l’époque où je l’écrivis se résume dans ces paroles de Mauprat vers la fin de l’ouvrage : « Elle fut la seule femme que j’aimai dans toute ma vie ; Jamais aucune autre n’attira mon regard et ne connut l’étreinte de ma main. »


George Sand.



5 juin 1851.