homme très-animé. Il racontait de point en point ce qui s’était passé entre nous, et, voyant que mon oncle blâmait beaucoup mon projet de mariage avec mademoiselle Vallier, il l’engageait à s’y opposer.
— Comment faire ? disait mon oncle. Il est majeur, et je ne suis pas son père.
— Menacez-le de le déshériter.
— Vous ne le connaissez pas. Il s’en moque bien, de mon héritage ! surtout à présent que ce coquin d’ermite lui a parlé du legs de son oncle maternel.
— Retenez ce legs.
— Je n’en ai pas le droit.
— On peut toujours soulever un empêchement, une difficulté. Dites-lui que votre banquier a emporté l’argent, que vous n’en étiez pas responsable, que vous êtes ruiné aussi.
— Je ne peux pas voler mon neveu, et je n’ai jamais volé personne.
— Mais c’est une feinte que je vous indique pour le sauver d’une folie. Dans trois mois, il ne pensera plus à mademoiselle Vallier, peut-être sera-t-elle ma femme, je l’espère. Alors, vous lui direz la vérité, et il ne vous saura peut-être pas mauvais gré de ce que vous aurez fait pour son bien.
— Il est trop tard. Et puis je ne suis pas menteur. J’ai parlé trop tôt. J’ai fait une sottise, tant pis !
— Eh bien, prenez-le par les sentiments, demandez-lui un service, envoyez-le à l’étranger pour une affaire fictive. Je vous fournirai les moyens de donner à cela une apparence de vérité.
— Cela est une idée, quoiqu’il m’en coûte de mentir, je vous le répète.