Page:Sand - Monsieur Sylvestre.djvu/330

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qu’on vienne me dire à présent qu’il ne vivra pas !

J’ai ordonné le silence ; elle est assise près de lui, soutenant sa tête sur son épaule et réchauffant ses mains dans les siennes, pendant que je t’écris. Ah ! je suis bien heureux, va ! et je sais que tu vas être si contente de ma joie ! Je t’embrasse de toute mon âme, chère mère. Nous allons avoir du calme, je pourrai t’écrire à tête reposée et te donner des détails un peu mieux coordonnés.

Il me regarde écrire. Il me fait signe de t’embrasser pour lui.




LII

PHILIPPE À SA MÈRE


L’Ermitage, 14 août.

Puisque tu tiens à avoir l’histoire complète de notre cher enfant, tu pourras joindre mes lettres aux siennes que je t’ai confiées, car me voilà son historien jusqu’à nouvel ordre. Je ne saurai pas comme lui rendre compte du moindre battement de son cœur. Je ne suis qu’un pauvre narrateur, et tu ne comprendrais rien aux bulletins techniques du médecin ; mais je te dirai en deux mots que le mieux s’est admirablement soutenu, que nous commençons à le nourrir pour ramener les forces, enfin que, la jeunesse, la vie antérieure très-pure et la bonne constitution aidant, je compte le remettre sur ses pieds dans un très-court