Page:Sand - Mont-Reveche.djvu/315

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de M. Dutertre… Quelqu’un que vous aimez moins, mais encore beaucoup…

— Ah ! ciel ! Amédée ! dit Olympe, notre pauvre Amédée ! Oui ! vous venez de Paris… un malheur !…

— Je ne le savais pas à Paris, dit Flavien, qui s’effrayait beaucoup, en la voyant si émue, du coup qu’il allait lui porter.

— Mais qui donc, mon Dieu ? Mes filles sont toutes à Puy-Verdon… elles dorment… Bah ! vous me trompez, monsieur ! vous vous jouez de moi !

— Non, madame, car ce serait un jeu atroce ; toutes vos filles ne sont malheureusement pas à Puy-Verdon dans ce moment-ci.

— Ah ! parlez !…

— Éveline…

— Est déjà sortie ? seule ? elle est tombée de cheval ? Ah ! Dieu ! cela devait arriver… Où est-elle ?…

— Parlez plus bas, madame, ce n’est pas seulement un accident, c’est un secret plus grave que la blessure légère qu’elle s’est faite au pied.

— Vous me tuez ! expliquez-vous donc vite, dit Olympe tremblante.

Et, lui saisissant le bras, sans plus se souvenir de ses torts, elle le mena quelques pas plus loin.

En aussi peu de mots que possible, Flavien lui raconta ce qui s’était passé. Olympe l’écoutait avec ses grands yeux effarés, ne pouvant comprendre, croyant faire un rêve, et portant de temps en temps la main à son front comme pour tâcher d’y faire entrer le sens des paroles qu’elle était forcée d’entendre.

— J’allais chercher M. Dutertre, dit Flavien en finissant ; mais j’apprends qu’il est trop loin, et Éveline est dans un état inquiétant.