tron ; donc, nous ne pouvons pas compter sur lui pour empêcher les aristocrates de nous livrer à l’ennemi. Nous ne trouvons plus que des bandits pour servir la bonne cause, on prend ce qu’on trouve.
— C’est bien malheureux ! vous tournez dans une cage comme des oiseaux qu’on aurait enfermés avec des chats. Si vous cassez les barreaux vous trouverez le vautour qui vous attend ; si vous restez en cage, les chats vous mangeront.
— C’est probable, et ce peuple pour qui nous travaillons, à qui nous sacrifions tout, nous regarde et ne nous aide pas. Tu l’as dit, il est poltron ; j’ajoute qu’il est égoïste, à commencer par vous autres paysans, qui vous êtes jetés avec joie sur les terres que la Révolution vous donnait, et qu’il faut réquisitionner de force pour vous envoyer à la défense du territoire.
— C’est votre faute, vous nous scandalisez trop ! et voyez ce qui arrive à Émilien ! Il accourt pour se faire soldat et vous le jetez en prison. Croyez-vous que cela encouragera les autres ? Voyons, dites-moi ce qu’on va faire de lui, vous devez le savoir.
— On va le conduire à Châteauroux, j’ai obtenu cela, c’est immense.
— Alors, c’est à Châteauroux que j’irai.
— Fais ce que tu voudras, je crois que tu entreprends l’impossible.
— Il ne faut pas dire cela à quelqu’un qui est décidé.
— Eh bien ! essaye, risque ta vie pour lui, c’est ta volonté et ta destinée. Seulement, n’oublie pas une chose : c’est que, si tu échoues et que l’on découvre ta tentative, tu l’envoies sûrement à la mort, t