Page:Sand - Narcisse, 1884.djvu/256

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CONCLUSION.


Juliette entra avec Blanche au moment où Narcisse proférait ce serment dans toute la plénitude de sa foi, et elle lui prit les deux mains en lui disant :

— Moi aussi, mon frère, mon protecteur, mon ami d’enfance, je te jure, par Louise et par Sylvie, que je veux passer avec toi le reste de mes jours et t’aimer de toute la force de mon âme. À présent, décide des circonstances. J’aurais voulu me retirer quelques jours au couvent pour mettre ordre, sans préoccupation, aux devoirs que j’ai contractés envers cette fondation de charité. Pendant cette absence, je t’aurais chargé de faire arranger notre vieux château à ton goût, car il est triste, et cet air d’abandon que j’aimais, je te le sacrifie de bon cœur. Et puis, enfin, j’aurais voulu me sanctifier moi-même et rajeunir mon âme par de ferventes prières, pour la rendre digne de la tienne. Mais, si tu dois souffrir de ce projet, j’y renonce. J’ai promis à Dieu, avant tout, de te complaire, dès à présent et pour toujours.