qui terminaient le berceau des allées. Mais elle se cachait aussitôt dans la profondeur du taillis, car elle craignait d’avoir l’air de les observer, et rien au monde ne l’effrayait tant que de paraître ridicule et jalouse.
Un jour qu’elle était dans sa chambre et qu’elle pleurait, le front appuyé sur le balcon de sa fenêtre, Sarah et Olivier passèrent au galop ; ils rentraient de leur promenade ; les pieds de leurs chevaux soulevaient des tourbillons de sable ; Sarah était rouge, animée, aussi souple, aussi légère que son cheval, avec lequel elle ne semblait faire qu’un. Olivier galopait à son côté ; ils riaient tous les deux de ce bon rire franc et heureux de la jeunesse qui n’a pas d’autre motif qu’un besoin d’expansion, de bruit et de mouvement. Ils étaient comme deux enfants contents de crier et de se voir courir. Metella tressaillit et se cacha derrière son rideau pour les regarder. Tant de beauté, d’innocence et de douceur, brillait sur leurs fronts, qu’elle en fut attendrie.
— Ils sont faits l’un pour l’autre ; la vie s’ouvre devant eux, pensa-t-elle, l’avenir leur sourit, et, moi, je ne suis plus qu’une ombre que le tombeau semble réclamer…
Elle entendit bientôt les pas d’Olivier qui approchait de sa chambre ; s’asseyant précipitamment devant sa toilette, elle feignit de se coiffer pour le dîner.
Olivier avait l’air content et ouvert ; il lui baisa tendrement les mains, et lui remit de la part de Sarah, qui était allée se débarrasser de son amazone, un gros bouquet d’hépatiques qu’elle avait cueillies dans le parc.
— Vous êtes donc descendus de cheval ? dit lady Mowbray.
— Oui, répondit-il ; Sarah, en apercevant toutes ces fleurs dans la clairière, a voulu absolument vous en apporter, et, avant que j’eusse pris la bride de son cheval,